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Une mini maison pour l’hébergement d’urgence

Par Mathieu Larivière, Initiative de journalisme local

La problématique de l’itinérance est de plus en plus visible dans la région de Charlevoix. La Ville de Baie-Saint-Paul fait un pas de plus pour contrer cet enjeu social en inaugurant une minimaison destinée à de l’hébergement d’urgence pour les personnes sans domicile fixe sur son territoire.

« De plus en plus, on a des gens ici dans la région, à Baie-Saint-Paul, qui n’ont pas de domicile, il y a des gens qui vont dormir chez des amis, il y a des gens qui dorment encore en novembre dans leur véhicule », explique d’entrée de jeu le maire Michaël Pilote. La Ville demeurera propriétaire de la minimaison et de son terrain, mais c’est le centre communautaire Pro-Santé qui en assurera la gestion. « Il y a quand même un code de vie, il y a des critères d’admissibilité, il va y avoir un contrat aussi, puis c’est important de bien faire le suivi et l’accompagnement », affirme Annie Bouchard, directrice générale de l’organisme communautaire. « C’est quand même des personnes qui vont être en état d’être autonomes dans un logement », ajoute-t-elle.

Une période limite, qui devrait se mesurer en semaines, sera établie pour le contrat d’hébergement avec les locataires temporaires. Le contrat de location pourra cependant être renouvelé en fonction des circonstances propres à chaque situation d’urgence. Cette minimaison ne pourra cependant accueillir qu’un nombre limité de personnes en raison de ses dimensions restreintes. Ce seront ainsi des personnes vivant seules ou des ménages composés de deux ou trois individus qui pourront y séjourner.

Un projet partenarial

La minimaison a été construite par un groupe d’étudiants en charpenterie-menuiserie du centre de formation AVISE de Charlevoix. À savoir si un tel projet éducatif pourrait se reproduire dans le futur, la directrice de l’établissement scolaire ne ferme pas la porte. « Éventuellement, si on obtient une autorisation du ministère pour offrir à nouveau le programme, est-ce que ça pourrait être remis à l’ordre du jour ? Potentiellement », estime Shany Tremblay, directrice du centre de formation.

Plusieurs partenaires qui oeuvrent pour la lutte à l’itinérance dans Charlevoix ont contribué et investi dans ce projet. La Ville de Baie-Saint-Paul et le CIUSSS de la Capitale-Nationale ont conjointement déboursé 25 000$ pour cette initiative.

Le maire Pilote espère une bonne réaction de la part du voisinage qui environne le site choisi sur la rue Tremblay. « Je pense que ces gens-là… on doit s’occuper des gens qui dorment un peu partout dans la municipalité. Il faut arriver avec des solutions qui sont porteuses et je suis convaincu que l’expérience va bien se dérouler », indique-t-il.

Lutte à l’itinérance

Le centre Pro-Santé a récemment embauché une intervenante en itinérance afin d’ajouter ce volet à son offre de services communautaires. Cette dernière témoigne des motivations qui l’ont poussée à rejoindre l’équipe de l’organisme. « Quand j’ai vu le poste, c’était vraiment le côté communautaire. Ça fait quatre ans que je suis dans la région, puis pour moi, bien c’est un don de soi. De travailler puis de faire un changement dans, vraiment, ce qui est le plus précaire, […] ça m’appelait vraiment », affirme Marie-Ève Trudel.

L’infirmière de profession possède un bagage professionnel en lien avec l’itinérance qui pourra lui être bénéfique dans le cadre de ses nouvelles fonctions. « Je viens de Montréal, j’ai travaillé à Santa Cabrini, à l’urgence, c’était notre quotidien […] puis [au CIUSSS de la Capitale-Nationale] en santé mentale, on en avait des cas en très grande précarité », révèle-t-elle.

La minimaison sera prête à accueillir ses premiers occupants au cours des prochaines semaines.

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