Par Mathieu Larivière, Initiative de journalisme local
TVCO a récemment fait le point avec le maire de l’Isle-aux-Coudres sur le traitement du dossier concernant le Havre musical de l’Islet. Nous rencontrons aujourd’hui Guy St-Onge, qui nous fournit sa propre version des faits et les revendications qu’il défend pour la poursuite de ses activités musicales.
Monsieur St-Onge explique d’entrée de jeu qu’il organise des concerts musicaux de musique classique depuis dix ans sur son domaine, à raison de trois jours par semaine (les vendredis, les samedis et les dimanches) durant tout l’été. Il indique ne jamais avoir reçu de plaintes ou de commentaires négatifs à cet effet. Au cours de l’été 2024, il a toutefois été impliqué dans une controverse, alors que deux de ses voisins se sont plaints à la municipalité du bruit que ce dernier produisait. Le musicien affirme s’être présenté à la municipalité au cours de l’été, puisque la mairie avait laissé entendre qu’elle allait adopter un règlement de zonage pour encadrer les activités présentées au Havre musical de l’Islet. Le principal intéressé s’est alors demandé pourquoi la municipalité de l’Isle-aux-Coudres ne l’avait pas contacté pour l’informer des plaintes en question et des procédures qui avaient été entamées. « Moi au début, tout ce que je vois, c’est m’empêcher de faire [il y a donc eu] panique, panique ! », commente monsieur St-Onge.
Il affirme avoir su, durant les semaines qui ont suivi, que la municipalité ne voulait pas interdire, mais plutôt conditionner ses spectacles extérieurs. « J’ai su par après qu’ils veulent dézoner mon terrain pour me, comme ils disent, pour me redonner la permission de refaire des concerts à leurs conditions », souligne-t-il.
Une pétition a ensuite été lancée par le propriétaire du Havre pour récolter des témoignages d’appui à sa cause. « On a eu à peu près 6 000 signataires », laisse entendre Guy St-Onge. Une semaine après le lancement de cette pétition sur les réseaux sociaux, une séance publique a été organisée pour expliquer la situation aux citoyens et les motivations de la municipalité pour aller de l’avant dans l’adoption d’un règlement de zonage.
Proposition et contre-proposition
La municipalité a pris du recul par rapport à la controverse durant le mois de septembre. Elle est revenue auprès de Guy St-Onge avec une proposition de programmation réduite pour l’été 2024 à la mi-octobre. « La proposition, c’était de couper 50% de mes concerts, donc 50% de mes revenus. […] La suggestion, c’était qu’une fin de semaine, il y ait des concerts, l’autre fin de semaine, il n’y en a pas », résume le pianiste professionnel. Les heures de pratique musicale auraient également été restreintes si monsieur St-Onge avait accepté cette offre de la mairie. « Le pire, c’est qu’ils voulaient briser l’âme du Havre parce qu’ils m’interdisaient, 100% du temps, de jouer du piano pour les clients de l’hôtel et pour les passants », ajoute-t-il.
Guy St-Onge soutient avoir été indigné par cette proposition, ce qui l’a amené à consulter un expert légal en droit municipal au Québec pour s’informer sur son droit de propriété et les usages associés. L’avocat montréalais qu’il a consulté aurait alors analysé son dossier. « Il m’a assuré que j’ai toujours eu le droit de faire des spectacles et que de toute façon, maintenant, c’est un droit acquis », plaide monsieur St-Onge, avant d’ajouter qu’il serait quand même disposé à cesser les représentations du vendredi soir pour faciliter les relations avec ses voisins.
Quant à l’augmentation du nombre de représentations qui a augmenté au fil des années, Guy St-Onge se défend. « Ça fait quand même cinq ans là, qu’on fait trois concerts [par fin de semaine], c’est pas nouveau là ! Et puis mes concerts finissent à 9h15 [le soir], de 8h à 9h15, justement pour respecter les voisins », clame-t-il.
Suite des événements
Guy St-Onge révèle qu’il poursuivra ses activités, puisque le règlement que la municipalité souhaite lui imposer ne peut pas, selon lui, venir modifier le droit de propriété de son domaine. Il ajoute avoir déjà réalisé des ajustements techniques pour limiter l’impact sonore sur son voisinage. « Maintenant, avec la Ville, s’ils veulent continuer, puis me poursuivre l’été prochain […] je vais y aller [en cour], je vais le faire quand même », termine-t-il.
La municipalité se dit toujours en cours d’analyse de ses options suite à cette sortie publique de monsieur St-Onge.